Vers la fin du 18 » siècle (1775-76), un nommé BREITENBUCHLER, protestant, possédait deux moulins à farine, l’un sur la Moder, l’autre sur la Zinsel. Criblé de dettes, il se vit forcé de vendre le moulin sur la Zinsel à Charles HOFFMANN de Strasbourg, lequel demeure au Stendshof près de Haguenau. Dans le contrat de vente, BREITENBUCHLER mit la condition suivante: il pourra commencer n’importe quelle fabrique, mais jamais moudre du blé. HOFFMANN démolit le moulin et construisit une grande et magnifique fabrique de garance. Ce dernier se ruine par suite d’un immense procès avec le gouvernement au sujet d’un bout de forêt, dit-on, qu’il a fait couper sans avoir l’autorisation du gouvernement, pour voir du Taubenhof jusqu’au Geisselbronn, " ce bout de forêt lui interdisant la vue"
En 1780, M. REVEL Jacques, né à Cluses en Savoie et marié à Melle TIMON, se fixe au Geisselbronn comme gérant. De ce premier mariage naissent deux enfants, Joseph et Agathe. Cette dernière se marie à un nommé KOLB de Strasbourg, et Joseph épouse Joséphine HOFFMANN, fille de l'épouse de son père. Les susdits sont morts et enterrés à Strasbourg, au cimetière hors de la porte d'Austerlitz. Jacques REVEL, devenu veuf, épouse vers l'an 1795 Louise Adélaïde Lefèvre de Behaine veuve de Chrétien Valentin MENIOLLE ; qui avait déjà deux enfants de son premier mariage: Adèle MENIOLLE, née en 1790, qui épouse en 1815 M. Antoine HALLEZ notaire à Haguenau et François Valentin né en 1792, qui épouse en 1822 Charlotte Thérèse Sophie de Morlet, fille du général de Morlet retiré dans sa propriété du Taubenhof, sur le bord de la Moder près de Haguenau. Jacques REVEL et Louise Adélaïde Lefèvre de Behaine ont de ce deuxième mariage un fils nommé Victor qui succède à son père comme l’un des propriétaires et chefs d'industrie du Geisselbronn et un second fils, Edmond, mort à Toulon comme colonel du génie. Victor Revel a eu pour associé et chef d'industrie du Geisselbronn son frère François Valentin Méniolle, maire de Schweighausen pendant une vingtaine d'années. Le souvenir de sa très sage administration et de ses bienfaits nombreux est encore vivant à Schweighausen, de même que celui de sa charitable épouse, décédée le 21 mars 1828, après cinq ans de mariage et enterrée à Schweighausen près de la grande porte de la vieille église. En 1888, lors de la construction de l'église catholique, elle est transférée à la face ouest de l'église. Son mari François Antoine Méniolle a été rappelé à son tour de ce monde le 23 décembre 1841. Il a été précédé dans l'éternité par sa respectable mère le 28 octobre 1835.
L'église de Schweighausen a reçu de cette femme des aumônes généreuses et en cas de maladie des soins pour tous les pauvres de la commune, sans distinction de culte. C'est pourquoi le conseil de fabrique a jugé convenable, pour perpétuer le souvenir de cette famille si bonne et si généreuse, d'enclaver dans le mur de la nouvelle église une plaque commémorative pour recommander aux prières des fidèles les âmes de ces trois bienfaiteurs et bienfaitrices dont les dépouilles reposent au dernier cimetière de la paroisse à savoir:
> Louise Adélaïde Lefèvre de Behaine (1764-1828), épouse en première noces de Chrétien Valentin MENIOLLE et en secondes noces Jacques REVEL
> FrançoisValentin MENIOLLE (1792-1841) et son épouse Charlotte Thérèse Sophie de MORLET.
En 1829, un terrible incendie ruine les maîtres du Geisselbronn. Dans cet incendie disparaissent les registres de la paroisse et d'autres documents importants.