Circuit historique de Schweighouse/Moder  

Eglise catholique

Monument numéro 7

Histoire de la construction de l’église catholique

Pendant la période ecclésiastique du curé BERGANTZ, il était déjà question de la construction d’une église pour le culte catholique.

C’est avec la venue à Schweighouse de M. DAULL François Joseph, curé de décembre 1881 au 3 juillet 1892, que commence vraiment l’épisode historique de la construction d’une église pour le culte catholique.

Bien que présent dans la paroisse depuis décembre 1881 en remplacement du curé BERGANTZ malade, le curé DAULL Joseph  ne prend ses fonctions officielles qu’à partir du 7 mai 1884. 

Son vœu le plus cher, depuis son arrivée, c’est de construire une nouvelle église pour le culte catholique. 

Comme souvent, des querelles confessionnelles sont à la base de l’idée de supprimer le simultaneum. 

Cela fait plusieurs décennies que les paroissiens de la commune attendent la construction d’une nouvelle église catholique. Après une longue période de simultaneum ayant entrainé de multiples conflits et de tracasseries entre les deux paroisses, la construction d’une nouvelle église devient de plus en plus nécessaire, car il faut se rendre très vite à l’évidence que cette église est trop petite pour les deux communautés de la commune. Les dimensions de la nef de l’édifice sont de 16 m de long et 9 m de large, pour une hauteur de 6,30 m. Le chœur est situé sous la tour, et à droite de celle-ci il y a une sacristie. La commune de Schweighouse compte, au recensement de 1885, 760 catholiques et 693 protestants.

Les offices se pratiquent jusqu’à ce jour dans l’église simultanée en alternance avec les protestants.



En 1872, le conseil de fabrique avait sollicité un architecte pour l’élaboration d’un plan pour l’agrandissement de l’église simultanée, mais comme le bâtiment n’aurait gagné que de 2 m en longueur, le projet fut abandonné. 

Le conseil presbytéral se prononce pour le maintien de l’ancienne église qui a été remise en état la dernière fois en 1777 par la famille KORRMANN, propriétaire du village à cette époque ; les catholiques acceptent la proposition et décident de construire un nouveau sanctuaire. 

Dans la séance du 12 avril 1885, un dimanche de Quasimodo, le conseil de fabrique de la paroisse catholique; dont les membres sont : DEISS Antoine président, MARTZ Chrétien trésorier, SCHNEIDER André, maire de la commune, EBERHARDT Pierre, HASENFRATZ Bernard, CARLEN Nicolas, décide de  construire une nouvelle église pour son propre culte. 

Comme aucun financement n’est prévu, et qu’un terrain répondant aux différents critères est à vendre, le curé DAULL suggère au conseil, lors de cette même séance, d’acquérir sur ses propres deniers le terrain nécessaire pour la construction de ce nouvel édifice. Le terrain où l’église sera construite devra être bien situé, plat, sec et sablonneux, la couche de bonne terre qui recouvre le sable ne doit pas être trop épaisse. 

Il achète un terrain de 12 ares environ pour la somme de 2 960 Marks, sur lequel il y a une maison et une grange qui restent la propriété de Martin MUCKENSTURM. Mais comme le terrain est trop court, achète encore 0,37 are à Georges STROHL, conseiller municipal et protestant, moyennant le prix de 74 Marks, et 2,29 ares à Pierre EBERHARDT, catholique et conseiller de fabrique, pour la somme de 460 Marks, plus les frais de notaire de 348 Marks. La somme totale pour l’acquisition du terrain est de 3 842 Marks. 


Plan d’avant-projet pour la construction d’une église catholique

Révisé le 25 octobre 1886 à Strasbourg 

Il reste propriétaire pendant un certain temps, avant de faire don, de la totalité de la superficie le 4 juillet 1886 au conseil de fabrique pour la construction de la nouvelle église. Dans la séance du 24 mai 1885, avec l’assistance du Coadjuteur, le conseil de fabrique en approuve la construction. 

Avec l’accord de l’administration communale, un avant-projet est élaboré ; la nouvelle église se compose d’une nef de 29 m de long, 15 m de large et une hauteur de 10,50 m. La tour est à construire pour être accessible par la route et adossé de moitié à la nef et l’autre moitié sur le pignon de la nef ; le chœur est à construire derrière la nef et mesurera 10,50 m de long et 8 m de large ; sur chaque côté de la longueur du chœur sera ajoutée une sacristie. 

La construction est à réaliser entièrement en grès rouge et partiellement en pierre à chaux provenant des carrières de Rothbach et de Reichshoffen. Les murs extérieurs sont à recouvrir de mortier et à badigeonner avec le lait de chaux. Les murs intérieurs sont à plâtrer. La charpente est en bois d’épicéa de la Forêt Noire. La nef comme le chœur doivent être couverts de tuiles noires vernies. La pointe du clocher et les deux sacristies sont à couvrir d’ardoises. 

Dans cet avant-projet les travaux sont estimés à 48 000 Marks. 

Le projet de construction est envoyé au mois de février 1886 à l’évêché et au gouvernement pour obtenir une subvention et en même temps le permis de construire. 

Le 25 novembre 1886, le conseil presbytéral informe le conseil de fabrique qu’une indemnité de 2000 Mark est accordée. Les marguilliers demandent 4 000 Marks. 

Le 20 janvier 1887, l’évêché informe le curé par courrier, que l’Etat impérial lui accorde une aide de 8 000 Marks pour la construction de la nouvelle église, mais sera seulement disponible après les modifications de l’avant-projet. 

La longueur de la nef n’aura plus que 25 m, la largeur de 14 m et la hauteur sera ramenée à 10 m, de même que les dimensions du chœur devront être réduites. Le coût de la construction ne sera plus que de 45 700 Marks. 

C’est lors du sermon du dimanche 19 avril qu’il annonce à la paroisse l’heureux évènement, place tout le projet sous le patronage de St Joseph, et ordonne à chaque paroissien qui s’engage dans le projet de réciter « cinq Notre Père…  et cinq Je vous Salue ….  chaque dimanche» pour la construction de la nouvelle église. 

Très préoccupé par le manque de moyens financiers disponibles et pour que le projet ne s’éternise pas, il entreprend la quête le même jour après les vêpres, va de maison en maison pour rassembler des engagements de participation ; tous les paroissiens adhèrent et signent avec plaisir, sauf un ; après 14 jours de collecte, il récolte des engagements d’une valeur de 5 719 Marks, dont 2 500 Marks en argent liquide. Les paroissiens s’engagent même à exécuter des travaux (Fronarbeit) : pour creuser les fondations, et pour ceux qui disposent de voitures (Fuhrwerk) et de charrettes,  (tombereau) ramener le sable et le gravier ; 2 000 Marks de travaux de démolition et de d’aménagement du terrain. 


Avant-projet de la tour de l’église, elle sera modifiée parce que le projet du curé est trop ambitieux. 

Croix située sur la place de l’église

* VOLLER *

* WUNDEN - VOLLER

BLUTH * HANGT * AM CREUTZ

DAS HOCHSTE * GUT H

OJHR ALLE DIE

IHR DEN WEG VOR

UBER GEHET BETRACHT

ET OB EIN SCHMERTZ WIE

DERMEINIGE SEY


THREN. CAP I


1804


Croix  située route d'Ohlungen

La croix située à l’intersection de la route d’Ohlungen et de la route de Wintershouse.








Le dimanche 5 mai 1957, à 3 h ½ de l’après-midi, après un sermon à l’église, fait par le R .P. ZIPPER, supérieur de la Maison St Gérard à Haguenau, le curé de la paroisse, DAESCHLER Marcel, a procédé à la bénédiction solennelle d’une croix nouvellement érigée sur la route d’Ohlungen. 

Beaucoup de paroissiens y ont assisté. 

Cette nouvelle croix remplace celle érigée en 1779 par FUCHS Georges et détruite par fait de guerre en 1945.

Les frais ont été couverts par une collecte à l’église, des dons des fidèles et une allocation octroyée par le Conseil de fabrique de la paroisse.



Une page d’histoire du Geisselbronn
Une famille bienfaitrice du village

 Vers la fin du 18e siècle (1775-1776), un nommé BREITENBUCHLER, protestant, possédait deux moulins : l’un sur la Moder, l’autre sur la Zinsel. Criblé de dettes, il se vit forcé de vendre le moulin sur la Zinsel à Charles HOFFMANN de Strasbourg, lequel demeurait au Stendhof, près de Haguenau. Dans le contrat de vente, BREITENBUCHLER mit la condition suivante : l’acheteur pourra se lancer dans la fabrique de son choix, mais ne pourra jamais moudre du blé. HOFFMANN démolit le moulin et construit une grande et magnifique fabrique de garance. Puis il est ruiné à la suite d’un procès avec le gouvernement au sujet d’un bout de forêt, dit-on, qu’il aurait fait couper sans autorisation, pour voir du Taubenhof jusqu’au Geisselbronn, «ce bout de forêt lui interdisant la vue». Le nom de Geisselbronn vient de Brunn et de Geis (puits auquel s’abreuvent les chèvres).

En 1780, M. REVEL Jacques, né à Cluses en Savoie et marié à Mlle TIMON, se fixe au Geisselbronn comme gérant du moulin. De ce premier mariage naissent deux enfants, Joseph et Agathe. Cette dernière se marie à un certain KOLB de Strasbourg, et son frère épouse Joséphine HOFFMANN, fille d’une première union de l’épouse de son père. Ils sont aujourd’hui enterrés à Strasbourg, au cimetière de la porte d’Austerlitz. Jacques REVEL, devenu veuf, épouse, vers 1795, Louise Adélaïde LEFEVRE de Behaine, veuve de feu Chrétien Valentin MENIOLLE. Elle avait déjà deux enfants de son premier mariage : Adèle MENIOLLE, née en 1790, qui épouse, en 1815, M. Antoine HALLEZ, notaire à Haguenau et François-Valentin né le 11/06/1792 à Strasbourg, qui épouse le 7 août 1822 à Haguenau Charlotte-Thérèse-Sophie de MORLET, fille du général Michel de MORLET, retiré dans sa propriété du Taubenhof, sur les bords de la Moder, près de Haguenau. Jacques REVEL et Louise Adélaïde LEFEVRE de Behaine ont, dans ce deuxième mariage, un fils nommé Victor qui succède à son père comme l’un des propriétaires et chef d’industrie du Geisselbronn, et un second fils, Edmond, mort à Toulon comme colonel du génie. Victor REVEL a eu pour associé son frère François Valentin MENIOLLE, maire de Schweighausen pendant une vingtaine d’années.

Le souvenir de la très sage administration de François Valentin et de ses bienfaits nombreux est encore vivace à Schweighouse, de même que celui de sa charitable épouse, décédée le 21 mars 1828, après cinq années de mariage, et enterrée  près de la grande porte de la vieille église du village. En 1888 ; lors de la construction de l’église catholique, elle est transférée à l’ouest de celle-ci. Son mari a été rappelé à son tour de ce monde le 23 décembre 1841. Il a été précédé dans l’éternité par sa respectable mère, Sophie Thérèse de MORLET, le 28 octobre 1835 . Encore aujourd’hui, on ne peut que louer les bienfaits que cette famille a accordés à Schweighouse.

L’église  a reçu de cette mère des aumônes généreuses, et elle a prodigué des soins aux pauvres de la commune lorsqu’ils étaient malades, et ce sans distinction de culte. C’est pourquoi le conseil de fabrique a jugé convenable, pour honorer le souvenir de cette famille si bonne et si généreuse, d’enclaver dans le mur de la nouvelle église une plaque commémorative pour recommander aux prières des fidèles les âmes de ces trois bienfaiteurs dont les dépouilles reposent au dernier cimetière de la paroisse.

Transcription de la plaque :

Louise Adélaïde LEFEVRE de Behaine (1764-1829), épouse en premières noces de Christian-Valentin MENIOLLE et en seconde noces Jacques REVEL.

François-Valentin MENIOLLE (1792-1841) et son épouse Charlotte-Thérèse-Sophie de MORLET (1798-1828).

En 1829, un incendie ruine les maîtres de Geisselbronn. Dans cet incendie disparaissent les registres de la paroisse et d’autres documents importants. 


LUDOVICA ADELAÏS

LEFEBVRE DE BEHAINE

UXOR PRIUS CHRISTIANI VALENTINI MENIOLLE

DEINDE JACOB REVEL

1764 - 1835

-- . -- 

FRABCISCUS - VALENTINUS

MENIOLLE

1792 - 1841

CAROLA THERESIA SOPHIA

DE MORLET

UXOR FRANCISCI VALENTINI MENIOLLE

1798 - 1828 

OLORUM ANIMAE

REOLIESCANT IN PACE


Deux autres plaques commémoratives de cette famille sont visibles des deux côtés dans le mur d’enceinte du parvis de l’église.

Reconstruction de l'église catholique et la maison Maeder